Tout homme a un désir profond du bonheur. Cependant, les voies empruntées pour atteindre cet idéal sont souvent différentes. Les uns espèrent acquérir ces biens dans une perspective individualiste. D’autres pensent s’en approprier avec un esprit d’altruisme remarquable. Tsunesaburo Makiguchi a été une figure spéciale dans ce combat pour le bonheur. Il a créé la Soka Gakkai pour répandre ses idéaux de paix et de réussite sociale. Alors, quels combats cette société mène-t-elle ? Quelles sont ses missions ?

Les idéaux de Makiguchi

A partir de l’ère Meiji au XIXe siècle, le Japon s’est modernisé très rapidement. Et cette ascension fulgurante est accompagnée d’une militarisation très pointue de l’archipel. Les jeunes Japonais étaient alors éduqués à ne pas hésiter à tout sacrifier pour le bonheur futur de la nation. Une culture de la violence s’est peu à peu installée dans la société. 

Ce développement rapide du Japon a aussi favorisé un esprit de compétition très rude. Ainsi, chaque individu devait exceller pour réussir sa vie. Pourtant, cela a occasionné en même temps un développement très fort de l’individualisme. Tout se passait comme si le bonheur ne pouvait être atteint que dans l’intimité de soi. Il se répandait l’idée que ce bien serait une vertu intérieure.

Tsunesaburo Makiguchi va combattre ces deux réalités de la société japonaise. Il cherche à lutter contre le militarisme et la violence. Sa solution consistait à reconsidérer le lien inextricable qui existe entre l’individu et la société dans la promotion de la paix. Il est convaincu que le développement véritable de la société passe par le développement spirituel de l’individu. Pour réussir cette mission, il a créé le 18 novembre 1930 la Soka Gakkai. Soka Gakkai signifie: Association pour une éducation créatrice de valeurs. 

Soka Gakkai, la solution pour réaliser le Kosen rufu

Le bouddhisme Nichiren a été créé par Nichiren Daishonin (1222-1282). Dans ce courant religieux, il est souligné que l’accès à l'État de Bouddha ne se fait que dans un engagement social. Cet état de vitalité, de compassion illimitée et de sagesse s’exprime, se renforce et se maintient, grâce à une action engagée. Cette action vise à contribuer au bien-être et au bonheur des autres.

Cette vision religieuse engagée a rapidement séduit Makiguchi. Elle est conforme à sa vision des choses, et lui montre la voie pour réaliser ses rêves de paix. Ainsi, en 1928, cet éducateur et philosophe japonais s’est converti au bouddhisme Nichiren. Il se donne pour mission le Kosen rufu (paix mondiale).

Expansion de la Soka Gakkai, les trois premiers présidents

Son disciple, Josei Toda, s’est aussi éveillé au Bouddhisme Nichiren. En 1951, il devient le deuxième président de Soka Gakkai. Il poursuit les idéaux de son maître. Toda va faire du Bouddhisme Nichiren une base de régénération, non plus seulement de l’éducation, mais de toute la nation. Comme Makiguchi, il redéveloppe l’idée d’humanité faite d’émotion, de volonté et de raison.

A la suite de Josei Toda, son disciple Daisaku Ikeda, dirige Soka Gakkai. Il répand la société en dehors du Japon. Elle devient alors SGI : Soka Gakkai International. Sa mission est de promouvoir la paix, la culture et l’éducation dans le monde.